Sonnerie Josephine Baker – Pourquoi ?!
« Ni Juifs, ni chiens, ni niggers… Est-ce ma faute si la formule, ces mots féroces que j’ai entendus répéter jusqu’à New York même, et par d’honnêtes gens, m’obsède ? Est-ce que nous sommes des punaises pour ces honnêtes Américains ? Est-ce que nous avons marché sur l’eau pour venir chez eux ? Est-il honorable à l’heure actuelle, dites-moi, qu’en Amérique – dans des villes des U.S.A. qui se flattent d’être à l’avant-garde pour tout le progrès – à partir d’une certaine heure, le soir, les Juifs et les nègres ne puissent sortir de leurs maisons, qu’ils y soient relégués, comme des pestiférés, sous peine de représailles plus ou moins couvertes par des lois honteuses d’elles-mêmes ? Je suis du côté des « niggers ». Je n’en ai ni gloire ni humiliation. Je n’ai pas choisi. »
Sixième femme, première artiste et première femme noire à rejoindre le temple républicain, Joséphine Baker était aussi une héroïne de la résistance et fervente militante antiraciste.
C’est la raison pour laquelle la chanson « J’ai deux amours, Paris et mon pays », sa chanson la plus connue, sera jouée toute la journée en guise de sonnerie au collège Jean Aviotte.
C’est également ce titre qui sera joué par la Musique de l’armée de l’air à l’arrivée du cercueil au Panthéon.

Comment Joséphine Baker est devenue une résistante ?

Durant l’Occupation, Joséphine Baker s’engage aux côtés des services secrets de la France Libre. Elle profite de ses représentations en France, en Europe, mais aussi en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, pour faire passer des messages à travers ses chansons. Chansons qui permettent aux espions gaullistes de rédiger des notes de renseignement à l’encre sympathique (invisible).
“C’est très pratique d’être Joséphine Baker. Dès que je suis annoncée dans une ville, les invitations pleuvent. À Séville, à Madrid, à Barcelone, le scénario est le même. J’affectionne les ambassades et les consulats qui fourmillent de gens intéressants. Je note soigneusement en rentrant”, avait-elle rapporté dans le récit autobiographique Joséphine (éditions Robert Laffont). Et d’ajouter: “Mes passages de douane s’effectuent toujours dans la décontraction. Les douaniers me font de grands sourires et me réclament effectivement des papiers, mais ce sont des autographes!”
Joséphine Baker aux côtés de Martin Luther King en 1963




«C’est la France qui a fait ce que je suis, je lui garderai une reconnaissance éternelle. Vous pouvez disposer de moi comme vous l’entendez»


